Historique et philosophie

Il est difficile de situer dans le temps la naissance exacte du Tai-chi.
On peut dire que la Chine possède une forte tradition martiale et a été marquée par trois grands courants philosophiques : Confucius, le Bouddhisme et le Taoïsme.

Au VIe siècle av. J.-C., un moine indien Boddhidarma, fondateur du Bouddhisme zen, transmet aux moines du célèbre monastère de Shaolin le Kung Fu, leur permettant de se défendre contre les brigands, et il leur apporte aussi une méthode d’exercices physiques et respiratoires ‑ le « Yi chin ching » ‑ propres à faciliter la méditation et à réaliser l’unité entre le corps et l’esprit.

Il existait cependant déjà, d’après les textes anciens, un entraînement corporel taoïste basé sur le « Chi kong » ou travail de l’énergie et le « Nei kong » ou alchimie interne (transformation intérieure énergétique basée sur des exercices plus secrets de visualisation des trajets énergétiques pour une recherche de longévité et de spiritualité).

D’autre part, Lao Tseu, un érudit chinois né vers 600 av. J.-C., répand son enseignement via le « livre de la Voie et de la Vertu » le « Tao te king », qui va avoir une grande influence sur toute la culture chinoise et donc sur les arts martiaux également.

Selon la légende, un moine taoïste Chang-San-Feng qui avait appris la boxe Shaolin au célèbre temple, a eu une révélation en songe et a inauguré une nouvelle approche douce et intérieure des arts martiaux, qui puisait l’énergie au cœur de l’être et était imprégnée des principes taoïstes.  C'est-à-dire mettre son existence en accord avec le «  Tao », la Voie, l’importance d’un mode de vie équilibré pour vivre mieux et plus longtemps.

Au 19e siècle, le style enseigné dans la famille Chen fut repris par un dénommé Yang Luchan qui a créé son propre style et l’a largement diffusé.

En 1949, l’avènement du Communisme a provoqué la fuite de chinois vers l’Occident qui a alors découvert le Tai-chi.

 

Le Tai-chi fait partie des méthodes taoïstes de santé traditionnelles.
Ce sont des méthodes holistiques de « longue vie » qui s’appuient autant sur une alimentation équilibrée, des herbes officinales, des exercices corporels et énergétiques, des respirations, des massages et acupuncture des points d’énergie, etc. qui forment un système cohérent permettant de préserver la santé, et débutant par le diagnostic personnel de l’énergie accompagné des conseils personnalisés concernant les habitudes de l’hygiène vitale.  Cela est relaté dans le classique médical chinois (le « Nei king » ou livre de « l’interne »), rédigé par les médecins de l’Empereur Jaune, quelque 1000 années av. J.-C.  Pour ce qui est des méthodes traditionnelles de diagnostic de l’énergie, vous pouvez vous référer à toute la théorie de l’acupuncture.  Beaucoup d’observation (teint, langue, yeux, ongles), palpation des pouls et l’audition du patient, pour déterminer sa constitution, préciser l’origine du trouble (externe ou interne – insolation, coup de froid, vive émotion, …, désordre du sang ou de l’énergie, etc.)

Déjà dans le Nei king, la théorie des cinq éléments y est exposée.  Aux cinq éléments naturels (le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau) sont reliés analogiquement les cinq organes indispensables du corps : le foie, le cœur, la rate, les poumons et les reins.
La médecine chinoise, psychosomatique avant l’heure, parle d’entités viscérales et non d’organes.
Il n’y a pas de distinction entre le corps et l’esprit, l’organe et la pensée.
Il n’y a pas de cloison entre le monde du mental et celui du corps physique, et agir sur l’un a un retentissement sur l’autre.
Les cinq organes dégagent cinq énergies qui peuvent engendrer la joie, la colère, la réflexion, la tristesse et la peur.
On recherche donc la sérénité par l’apaisement des passions.

 

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